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Perspectives
l’accès et de la valorisation du patrimoine culturel et artistique numérisé, qui a longtemps été limitée à un public
restreint, souvent réservé aux professionnels du domaine.
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La campagne initiale a permis la numérisation de 6 pièces d'orfèvrerie
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\ No newline at end of file
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+++ b/fr/collections/ethesaurus/croix-clairmarais.html
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+title: "Croix de Clairmarais"
+scene: "croix-clairmarais"
+abstract: "Croix-reliquaire de la Vraie Croix, dite Croix de Clairmarais"
+properties:
+ origine: Nord de la France (Clairmarais ou Saint-Omer ?), vers 1210-1220
+ conservation: Saint-Omer, Musée de l’hôtel Sandelin, inv. D 30
+ dimensions: H. 65,2 ; l. 34,4 ; Pr. 2,9 cm
+ materiaux: Argent doré, ciselé et gravé sur âme de bois ; filigranes, nielles, perles, émaux cloisonnés et gemmes – parmi lesquelles 1 intaille antique.
+ expositions: Lille 1874, n°500 ; Paris 1965, n°55 ; New York 1970, p. 123 ; Bologne 1979, p. 61 ; Cologne/Bruxelles 1972, p. 344 ; Venise 1984, p. 269 ; Saint-Omer 1992, n°2 ; Paris/New York 1995, p. 356 ; Namur 2003, p. 354-355 ; Paris/Saint-Omer 2013, n°89.
+---
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Relique
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+ À l’avers : trois logettes cruciformes, inscrites chacune dans un quadrilobe, sont disposées sur le montant de la croix.
+ Seule la logette centrale a conservé les deux morceaux de la Vraie Croix : les deux autres ont été comblées par une série de perles.
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Inscriptions
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+ Autour des médaillons illustrés du revers:
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autour du Christ en Majesté : « A + ω EGO SUM A ω PRINCIPIUM ET FINIS »
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autour de la Vierge : « SANCTA MARIA »
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autour de saint Jean de la Crucifixion : « + IOHANNES APOSTELUS [sic] »
+
autour de saint Jean au pupitre : « IOHANNES APOSTOLUS »
+
autour de saint Marc au pupitre : « + MARCUS EVVANGELISTA »
+
autour de saint Luc au pupitre « + LUCAS EVVANGELISTA »
+
autour de saint Matthieu : « + MATHEUS APOSTOLUS »
+
+
+
+ Autour des extrémités fleuronnées, dans le sens horaire en partant du haut :
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« + IOHANNES APOSTOLUS ET EVAGELISTA [sic] VIRGO DEI ELECTUS »
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« OS VITULI LUCAM DECLARAT QUI SPECIALEM MATERIAM SUMPSIT DE CRUCE CRISTE TUA »
+
« + MATHEO SPECIES HUMANA DATUR QUIA SCRIPTO • INDICAT E TITULO QUID DEUS EGIT HOMO »
+
« + AVE MARIA GRACIA PLENA DOMINUS TECUM BENEDICTA TU IN MULIERIBUS ET BENED... »
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« + EFFIGIAT MARCUM LEO CUIUS LITTERA CLAMAT QUANTA SURREXIT UI TUA XPE EARO [sic] »
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Historique
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+ D’après la légende, la croix-reliquaire de Clairmarais aurait été créée pour recevoir les reliques de la Vraie Croix rapportées de Terre Sainte par le comte de Flandre Thierry d’Alsace, fondateur de l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Clairmarais.
+
+ Après sa suppression en 1791, les héritiers du dernier abbé qui avait récupéré l’objet le vendent à M. Lefèvre-Hermand qui en fit don à la confrérie Notre-Dame-des-Miracles de Saint-Omer. Classé monument historique le 11 mai 1897, il se trouve, depuis 1979, en dépôt au musée de l’hôtel Sandelin.
+
+
Etat de conservation
+
+ L’état de conservation est bon.
+ L’avers filigrané a moins souffert que le revers qui présente des altérations et manques notables : des portions entières de la bordure perlée et quatre rosettes de granulations sur les anneaux ont disparu.
+
+ Le décor niellé des extrémités latérales et supérieure est fortement oxydé et le médaillon sous les pieds du Christ, fortement endommagé.
+
+
+
Iconographie
+
+ À l’intersection de la traverse inférieure, le Christ crucifié, les yeux clos et la tête penchée, est attaché par quatre clous, tandis que ses plaies laissent s’échapper de minces filets de sang. Tout semble indiquer ici qu’il vient d’expirer.
+
+ De sa tête fleurit une longue tige bifide terminée en palmettes, qui établit un lien visuel avec le Salvator Mundi, inscrit dans une mandorle, du registre supérieur. À ses pieds, l’Adam ressuscité se hisse de son tombeau ouvert, le visage dirigé vers le haut.
+
+ Les extrémités de la traverse inférieure portent, quant à elle, les représentations de la Vierge et de l’apôtre Jean - à l’affliction caractéristique de la Crucifixion - tandis que les quatre médaillons restants présentent les évangélistes à leur pupitre.
+
+
Commentaire
+
+ Pour les commentaires voir : Lucas Fellag, L’iconographie des croix reliquaires septentrionales (fin XII e -début XIII e siècle), 3 tomes, mémoire de recherche inédit, Master 2 d’histoire de l’art, sous la dir. de Marc Gil, Université de Lille, juin 2020, t. III, cat. 12.
+
+
+
Bibliographie
+
+
Deschamps de Pas 1854, p. 285-293
+
Van Drival 1859, p. 2
+
De Laplane 1863, p. 54-55
+
Loriquet 1892, p. 124-127
+
Evans 1948, p. 72
+
Collon-Gevaert 1951, p. 214
+
Thoby 1959, p. 147-148
+
Steingräber 1960, p. 196 et 198-199
+
Frolow 1961, n°519
+
Frolow 1965, n°519
+
De Borchgrave d’Altena 1966, p. 111-112
+
Grimme 1972, p. 52-53
+
Gauthier 1974, p. 205
+
Verdier 1974, p. 279-280
+
Gauthier 1983, n°85 et p. 144
+
Sauerländer 1989, p. 85
+
Taburet-Delahaye 1989, p. 56
+
Favreau 1996, p. 541
+
Dewanckel 2001-2002, p. 63
+
Mangold 2003, p. 90, 152
+
Coipel 2004 (I), n°4
+
Favreau 2005, p. 1018
+
García de Castro Valdés 2009, p. 396
+
Mezzacasa 2014, p. 185-186
+
Fellag 2020, t. III, cat.12.
+
+
+
diff --git a/fr/collections/ethesaurus/croix-reliquaire.html b/fr/collections/ethesaurus/croix-reliquaire.html
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+++ b/fr/collections/ethesaurus/croix-reliquaire.html
@@ -0,0 +1,61 @@
+---
+title: "Croix Reliquaire"
+scene: "croix-reliquaire"
+object: "https://ecorpus.holusion.com/scenes/croix-reliquaire/models/croix_NL_700k_2048.glb"
+abstract: "Croix-reliquaire de la Vraie Croix, dite Croix-reliquaire de Wasnes-au-Bac"
+properties:
+ origine: Artois ou Flandre (?), vers 1220-1230 Lille
+ conservation: Palais des Beaux-Arts, inv. A 97
+ dimensions: H. 38,4 ; l. 17,9 ; pr. 1,6 cm
+ materiaux: Argent doré, ciselé et gravé sur âme de noyer ; filigranes, nielles, cabochons.
+ expositions: Lille 1874, n°1574; Paris 1889, n°286; Lille 1947, n°47; Paris/Saint-Omer 2013, n°112
+---
+
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Relique
+
+ À l’avers : une relique de la Vraie Croix devait être contenue dans la logette à l’intersection de la traverse supérieure. Elle
+ fut remplacée, à l’époque moderne, par une petite croix gravée du Christ crucifié.
+
+
Historique
+
+ Cette croix provient de l’église Saint-Martin de Wasnes-au-Bac, paroisse située non loin de Valenciennes qui dépendait de
+ l’abbaye de Vicogne et de la collégiale Saint-Amé de Douai. Elle est acquise, dès 1896, par le Palais des Beaux-Arts de
+ Lille où elle est exposée.
+
+
+
Etat de conservation
+
+ L’état de conservation de l’objet est correct et a bénéficié d’un léger nettoyage en 2021. Des manques de pierres précieuses sont à déplorer dans les filigranes et la plupart des médaillons niellés a perdu son éclat. Au revers, toutes les bordures des plaques aux extrémités sont endommagées et le nielle légèrement oxydé.
+
+
Critique d’authenticité
+
+ À l’avers, une croix moderne remplace la relique de la logette de la traverse supérieure tandis que le Christ d’applique a disparu (il avait été remplacé par un autre Christ au XIXe siècle). Velours rouge moderne. En 2021, les médaillons de l’avers ont été replacés selon leurs dispositions originelles.
+
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Iconographie
+
+ La présence - rare - de médaillons et plaques figurés sur les deux faces de la croix en fait l’une des plus complètes du corpus d’un point de vue iconographique.
+
+ À l’avers, les extrémités des deux traverses sont ornées, de gauche à droite et de haut en bas, d’un ange portant une hostie, d’un second ange portant les Tables de la Loi, de la Vierge de la Crucifixion et de saint Jean de la Crucifixion. Aux extrémités du montant sont représentés, en haut, l’Église couronnée portant un ciboire et les Évangiles ou la Bible et, en bas, la Synagogue aux yeux bandés, tenant les mêmes Tables de la Loi ainsi qu’une lance brisée.
+
+ Au revers, à l’intersection de la traverse supérieure figure une Maiestas Domini, encadrée de deux anges thuriféraires sur les extrémités fleurdelisées. Au centre de la traverse inférieure, l’Agnus Dei crucifère est entouré, sur les quatre extrémités restantes, du Tétramorphe donc chacun des symboles déroule un phylactère.
+
+
Commentaire
+
+ Pour les commentaires sur cette œuvre voir : Lucas Fellag, L’iconographie des croix reliquaires septentrionales (fin XII e -début XIII e siècle), 3 tomes, mémoire de recherche inédit, Master 2 d’histoire de l’art, sous la dir. de Marc Gil, Université de Lille, juin 2020, t. III, cat. 6.
+
+
Bibliographie
+
+
Dehaisnes 1886, p. 302
+
Dehaisnes 1897, p. 141-142
+
Frolow 1961, n° 643
+
Frolow 1965, n°643
+
De Borchgrave d’Altena 1966, p. 112
+
Lavallée 1997, pp. 86-87
+
Coipel 2004, n°3
+
Tapié 2006, p. 24-27
+
Fellag 2020, III, cat. 6.
+
+
+
diff --git a/fr/collections/ethesaurus/encensoir.html b/fr/collections/ethesaurus/encensoir.html
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--- /dev/null
+++ b/fr/collections/ethesaurus/encensoir.html
@@ -0,0 +1,120 @@
+---
+title: "Encensoir"
+scene: "encensoir"
+abstract: "Encensoir aux Hébreux dans la fournaise"
+properties:
+ origine: Région mosane (Liège ?), vers 1160
+ conservation: Lille, Palais des Beaux-Arts, inv. A. 82
+ dimensions: H. 16 ; L. 10,4 cm
+ materiaux: Laiton fondu, ciselé et doré
+ expositions: Cologne 1968, p. 39 ; Bruxelles-Cologne 1972, cat. G. 15, p. 253 (Dietrich Kötzsche) ; Namur 2010-2011, cat. 14, p. 194-197 (Damien Berné) ; Paris-Saint-Omer 2013, cat. 26, p. 90-91(Christine Descatoire).
+---
+
+
+
+
+
Inscription périmétrique
+
+ HOC . EGO . REINER(U)S . DO . S†GNU(M) / QUID . MICHI VESTRIS / EXEQUIAS SIMILES . / (D)EBETIS .
+ MORTE . POTITO / ET . REOR . ESSE. PRECES / V(EST)RAS TIMIAMATA . XR(IST)O
+
Inscriptions sur les arceaux qui servent de perchoir aux trois Hébreux
+
ANANIAS ; AZARIAS ; MISAEL
+
+
Historique
+
+ Début XIX e siècle, église des environs de Lille ; orfèvre lillois qui l'aurait échangé contre des objets de sa
+ fabrication ; Charles Benvignat, architecte lillois (1805-†1877), qui en fit don au musée de Lille entre 1874 et
+ 1877.
+
+
État de conservation
+
+ Forte usure des reliefs en particulier des quatre figures ; ange sommital, venu sauver les trois Hébreux de la
+ fournaise, a perdu ses ailes. Cet encensoir est à l'origine de nombreuses copies, à la suite à la publication
+ précoce de
+ Didron (1846).
+
+
+
+
Commentaire
+
+ L'encensoir se compose de deux coupes hémisphériques ajourées, autrefois maintenues par des chaînettes et
+ scandées par des arcs semi-circulaires qui forment trois cercles recoupant un double bandeau horizontal. À Cette
+ structure strictement géométrique s'oppose la luxuriance d'un décor de rinceaux végétaux habités par des couples
+ de griffons, de lions ailés et d'aigles affrontés. Par ailleurs, les pattes de fixation des chaînes rappellent les
+ modillons
+ sculptés de l'architecture contemporaine. L'orfèvre ou le dinandier s'est naturellement inspiré du vocabulaire
+ décoratif roman alors en usage dans les arts monumentaux et décoratifs.
+
+
+
+ Au sommet, les figurines des jeunes Hébreux - Ananias, Azarias et Misaël - lèvent les yeux vers l'ange trônant
+ (aujourd'hui sans ailes), qui les sauva de la fournaise à laquelle les avait condamnés Nabuchodonosor pour avoir
+ refusé d'adorer une idole d'or. Ainsi, comme le souligne Damien Berné (Namur 2010-11) :
+
+
+ « De fait la tension sensible dans le foisonnement organique de la sphère semble se résoudre dans le jeu des
+ regards qui s'élèvent, confiant, vers le ciel. Ainsi, le thème du décor figuré de l'objet répond parfaitement à
+ son usage liturgique : les ajours de l'encensoir laissent s'échapper les vapeurs d'encens en même temps que
+ le rougeoiement des braises, réactualisant métaphoriquement l'épisode du brasier ».
+
+
+ Cet épisode célèbre de l'Ancien Testament emprunté au livre de Daniel (Dn. III) 1 est une image à la fois
+ métaphorique et typologique (correspondance entre l'Ancien et le Nouveau Testament) de la foi inébranlable en la
+ toute puissance salvatrice de Dieu, à laquelle les trois jeunes hommes s'abandonnent totalement ; une foi qui
+ « éteint la violence du feu » (épitre aux Hébreux, 11, 33). Ce feu renvoie par ailleurs à la fournaise du Jugement
+ dernier d'où les justes sortiront vainqueurs à la fin des temps, pour leur salut éternel. Par ailleurs, l'ange qui
+ domine les Hébreux sur l'encensoir, est vu dans la tradition chrétienne comme le fils de Dieu, venu les sauver par
+ la parole
+ qui éteint les flammes. Les trois Hébreux, enfin, modèles de foi pour le Chrétien, appartiennent aussi au type de
+ martyrs qui font d'eux-mêmes une offrande volontaire à Dieu, rappelant alors l'Apocalypse de Jean (Ap. 8, 3-4) :
+
+
« Survint un autre ange qui se plaça près de l'autel, un encensoir d'or à la main. On lui remit quantité
+ de
+ parfums à offrir, avec les prières des saints (...) Ainsi la fumée des parfums s'éleva avec la prière des saints,
+ de la main de l'ange, en face de Dieu ».
+
Cette offrande d'encens et de prières à Dieu pour le salut des âmes est bien celle de ce Rénier (Reinerus) dont
+ le
+ nom apparaît dans l'inscription périmétrique :
+
« Moi, Renier, je donne cet encensoir en signe afin qu'à l'heure de ma mort vous m'accordiez des
+ funérailles
+ semblables aux vôtres, et je crois que vos prières seront comme de l'encens pour le Christ »
+
Il est aujourd'hui admis que ce Rénier n'est pas le fondeur Renier de Huy, créateur des célèbres fonts baptismaux
+ de Notre-Dame à Liège, aujourd'hui à l'église Saint-Barthélemy. Il est sans aucun doute le commanditaire et
+ donateur de l'œuvre à une église inconnue.
+ Malgré leur forte usure, les figurines renvoient, par leur silhouette, leur attitude et le style des drapés, à
+ l'orfèvrerie
+ mosane des années 1150, en particulier les évangélistes de l'Autel portatif de Stavelot (Bruxelles, Musées Royaux
+ d'Art
+ et d'Histoire), les figures allégoriques d'une paire de chandeliers conservée à Hildesheim en Allemagne
+ (Paris-Saint-
+ Omer 2013, cat. 13) et aux anges à la base d'une croix du Victoria and Albert Museum (Cologne-Bruxelles 1972, G.
+ 14).
+
Ainsi l'iconographie complexe et le nom du donateur gravé sur l'objet font de l'encensoir de Lille l'une des
+ créations les plus originales de la dinanderie mosane du XII e siècle et une œuvre isolée dans la typologie des
+ encensoirs rhéno-mosans du milieu du siècle.
+
+
+
Bibliographie
+
+ Guy Blazy (dir.), Trésor des églises de l'arrondissement de Saint-Omer, cat. d'expo. (Saint-Omer, Musée Sandelin,
+ 1992), Saint-Omer, 1992, cat. 3, p. 42-45 (notice Élisabeth Taburet-Delahaye)
+
+
+
Didron 1846, IV, p. 305-311, pl. p. 292
+
Viollet-Le-Duc 1871, IV, p. 99 et pl. 31
+
Destrée 1904
+
Théodore 1921
+
Usener 1933, p. 116 et suiv.
+
Falke et Meyer 1935, p. 9
+
Gevaert 1943, n° 13
+
Collon-Gevaert 1951, p. 178 et suiv
+
Swarzenski 1954, p. 66 et fig. 346
+
Swarzenski 1958, p. 43-45, fig. 15
+
Schnitzler 1959, p. 27
+
Collon-Gevaert, Lejeune et Stiernnon 1961, n°36
+
Ruhstaller 1973, p. 102, fig. 1-3
+
Oursel 1984, n° 2
+
Guide 1997, p. 26-27
+
+
Marc Gil, 2023
+
+
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+++ b/fr/collections/ethesaurus/pied-de-croix.html
@@ -0,0 +1,196 @@
+---
+title: "Pied de Croix"
+scene: "pied-de-croix"
+object: "https://ecorpus.holusion.com/scenes/croix-reliquaire/models/croix_NL_700k_2048.glb"
+abstract: "Pied de Croix de l'abbaye de Saint Bertin"
+properties:
+ origine: Meuse (Liège ?) ou Audomarois (atelier de Saint-Bertin ?), vers 1180
+ conservation: Saint-Omer, musée Sandelin, inv. 2800 bis
+ dimensions: H. 31,5; L. 29,5; Pr. 29,5 cm
+ materiaux: Cuivre fondu, gravé, ciselé et doré, émaux sur cuivre champlevé, bois (âme du pilier)
+---
+
+
+
+
+
Techniques
+
+ Dôme et frise ont été façonnés ensemble. Les évangélistes s’insèrent par une encoche sur la frise et sont fixés à l’arrière par une patte et une vis. Au sommet du dôme, base du pilier et symboles, fondus ensemble, sont tenus par quatre rivets, visibles sur la face interne de la coupole.
+
+ Le pilier lui-même est constitué d’une âme en bois (pilier interne), sur laquelle sont fixés par des clous les barrettes perlées verticales des angles et les plaques émaillées.
+
+ Enfin, le chapiteau est constitué de trois pièces emboîtées et rivetées : base carrée associée aux bustes ; corbeille ajourée et feuilles d’angle ; tailloir au sommet.
+
+
+
Inscriptions
+
+
+ Sur le chapiteau :
+
+
« terra »
+
« mare »
+
+
+
+ sur les phylactères des symboles des évangélistes :
+
+ Isaac portant le bois du bûcher (Gn. XXII, 6) :
+
+
« ysaac »
+
« ligna »
+
+
+
+
+
+
+
+
historique
+
+ Provient probablement du trésor de l’ancienne abbaye Saint-Bertin à Saint-Omer ; réapparut après la Révolution chez un horloger de Saint-Omer qui le vendit à la ville en 1838.
+
+
+
Critique d’authenticité
+
+ L’objet est en assez bon état de conservation. Réparation par rivets au niveau du chapiteau à une date indéterminé. La question se pose de la fixation originale des quatre évangélistes par des vis. Question également sur l’ancienneté de la gaine en cuivre rouge dans laquelle était fichée la croix au sommet du chapiteau. Trous de fixation visibles sur le lit d’attente du chapiteau.
+
+
+
+
Iconographie
+
+ Formé d’une base hémisphérique et d’un pilier quadrangulaire, orné d’émaux et de statuettes en ronde bosse, ce pied de croix répond à un programme iconographique complexe.
+
+ Les scènes vétérotestamentaires des émaux préfigurent la Crucifixion et la Rédemption : serpent d’airain, bénédiction de Jacob, signe du Tau sur les maisons (la Pâque), rocher d’Horeb (sur le pied) ; grappe de Canaan, veuve de Sarepta, signe du Tau sur les fronts, Isaac portant le bois du bûcher (sur le fût). Les évangélistes, assis sur la bordure végétale ajourée de la base, servent de support ; inspirés par leurs symboles sis à la jonction du socle et du pilier, ils rédigent leurs évangiles, où sont inscrits des passages relatifs à la Crucifixion.
+
+ Le chapiteau à volutes végétales et fruits grenus abrite quatre figures en buste : les personnifications de la Mer (homme tenant un poisson) et de la Terre (femme munie d’une bêche) sont aisément identifiables ; les deux autres figures, autre- fois associées à l’Air et au Feu, représentent plutôt le centurion (bras levé) qui reconnut la divinité du Christ et l’allégorie de l’Abysse (tenant un dragon), symbole du mal vaincu par la mort du Christ.
+
+
Commentaire
+
+ L’œuvre évoque le pied de croix monumental (disparu) de Suger, qui avait appelé à Saint-Denis des orfèvres « lotharingiens », même si elle n’est sans doute pas sa copie réduite. Les émaux, peut- être dus à deux mains différentes, se placent, par leur trait et leur palette adoucis, par leurs effets diaprés (voir l’Armilia de la Résurrection du Christ du musée du Louvre, dépt. des Objets d’art, inv. OA 8261), dans la suite des commandes de l’abbaye de Stavelot des années 1150-1160 et même de l’activité de Godefroid de Huy († 1174), à qui ils ont pu être attribués. Les poses naturelles, les visages expressifs, les drapés souples et les accents antiquisants des évangélistes évoquent ceux du Bargello et la statuette Mare du Victoria and Albert Museum à Londres (inv. 630-1864).
+
+ L’œuvre a dû être exécutée vers 1170-1180, sans doute pour l’abbaye Saint-Bertin, sous l’abbatiat de Godescalc (1163-1176) ou plus probablement au début de celui de Simon II (1176-1186), qui entreprit de reconstituer le trésor de l’abbaye.
+
+ Elle a pu être réalisée par un atelier mosan ou par un orfèvre mosan venu à Saint-Omer, comme l’enlumineur d’origine mosane, peut-être aussi orfèvre, présent à Saint-Bertin vers 1160-1170, par un artiste maîtrisant la technique de la fonte à la cire perdue.
+
+
Bibliographie
+
+ Notice rédigée à partir de celle de Christine Descatoire dans Christine Descatoire et Marc Gil (dir.), Une Renaissance. L’art entre Flandre et Champagne 1150-1250, cat. d’expo. (Paris, Musée de Cluny- Saint-Omer, Musée Sandelin, Avril-Juillet 2013), Paris, RMN, 2013, cat. 47, de la base bibliographique constituée par M. Gil et Lucas Fellag, dans le cadre du projet e.thesaurus et des observations sur l’œuvre (M. Gil).
+
+
+
Du Sommerard 1840-46, IV, p. 61 et V, p. 188-189
+
Deschamps de Pas 1858, p. 5-17
+
Labarte 1864-66, II, p. 253-255
+
Van Drival 1874, p. 284
+
Von Falke & Frauberger 1904, p. 75-76, 135 et pl. 116 : Mâle 1922, p. 459
+
Laurent 1924, p. 80, 83-84
+
Garnier 1932, p. 216-229
+
Schnitzler 1934, p. 19 et suiv.
+
Usener 1939, p. 163-168
+
Gevaert 1943, not. 7
+
Collon-Gevaert 1951, pp. 162 et suiv., 182, 529
+
De Borchgrave d’Altena 1952, p. 52
+
De Montesquiou Fezansac 1953, p. 147-154
+
Landais 1953, p. 140
+
Swarzenski 1954, p. 102 et pl. 396
+
Collon-Gevaert et Alii 1962, not. 30
+
Schintzler 1962, p. 40
+
De Borchgrave d’Altena 1966, p. 93-112
+
Verdier 1966, p. 26 et fig. 9
+
Gomez-Moreno 1968, p. 268
+
Bloch 1969, p. 133
+
Fillitz-Bittel-Von Euw 1969, p.
+
Verdier 1970
+
Gauthier 1972, no 88 et p. 130-131
+
Lasko 1972, p. 299
+
Pressouyre 1974 p. 67
+
Renaud & Roudillon 1977, not. 106
+
Chapman 1980, pp. 43-44, 58 et fig. 16
+
Gaborit-Chopin 1981
+
Kurmann 1981, p.
+
Springer 1981, p. 196
+
Gaborit-Chopin 1982, p. 305-307
+
Deremble 1992, p. 742 et fig. 9
+
Williamson 1995, p. 25
+
Baer 2000, pp. 110 et 198
+
Bourel 2004, no 78, p. 180-185
+
Wittekind 2004, pp. 28, 53, 90
+
Balace 2009, pp. 71, 74, 123, 276-279, 289, 298, 301, 751 n. 1715, 464
+
+
+
diff --git a/fr/collections/ethesaurus/plaque.html b/fr/collections/ethesaurus/plaque.html
new file mode 100644
index 00000000..3607d087
--- /dev/null
+++ b/fr/collections/ethesaurus/plaque.html
@@ -0,0 +1,80 @@
+---
+title: "Plaque"
+scene: "plaque"
+abstract: "Plaque de Gédéon et la toison"
+properties:
+ origine: "Région mosane, vers 1160 conservation: Lille, Palais des Beaux-Arts, Inv. A 54"
+ dimensions: H. 23,6 ; L. 13, 2 cm
+ materiaux: Émail champlevé sur cuivre doré
+---
+
+
+
+
Inscription
+
+ GEDEON ; HIC ROS STILLAT IN VELLERE (« que la rosée coule goutte à goutte sur la toison ») ; CONCA (« coupe »)
+
+
Technique
+
+ Essais de gravure au revers de la plaque, figurant une petite tête de lion : poinçon
+ou plutôt un « brouillon » d'orfèvre. En bordure, trous de fixation de la plaque.
+
+
Historique
+
+
+
Etat de conservation
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+ L'émail a entièrement disparu, à l'exception de quelques fragments d'émail bleu sur le casque de Gédéon. La dorure a
+également disparu.
+
+
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Commentaire
+
+ Cette plaque de cuivre gravée puis émaillée et dorée illustre l'épisode de Gédéon et la toison, tiré du Livre des Juges (6,36-40). Dieu, en colère contre le peuple d'Israël retombé dans l'idolâtrie, livre celui-ci aux Madianites pendant sept
+ans. Au bout de ce temps, Dieu, invoqué par les Israélites repentants, désigne Gédéon, le plus faible de sa tribu, pour
+délivrer Israël de ses oppresseurs. La plaque illustre le moment où Gédéon, identifié par une inscription, demande à
+Dieu une première preuve de sa confiance en lui pour délivrer son peuple (6, 36-38) :
+
+
+ « Si tu veux vraiment délivrer Israël par mes mains, comme tu l'as dit, voici que j'étends sur l'aire une toison de laine. S'il y
+a de la rosée seulement sur la toison et que tout le sol reste sec, alors je saurai que tu délivreras Israël par ma main, comme
+tu l'as dit. Et il en fut ainsi, Gédéon se leva le lendemain de bon matin, il pressa la toison et de la toison exprima la rosée,
+une pleine coupe d'eau ».
+
+
+ Tel un chevalier du XIIe siècle, Gédéon est déjà armé et revêtu de son équipement militaire : une broigne (tunique
+recouverte de plaques de métal et de cuir) sur un haubert (chemise de mailles métalliques), des braies à bandes
+molletières pour les jambes, le casque conique sur la tête. Il porte une épée à la taille et tient un bouclier rond à
+ombo. Légèrement prosterné, il s'adresse à Dieu, dont la main, sortant des nuées sous des cieux nocturnes étoilés,
+bénit Gédéon et arrose la toison de rosée (rayons lumineux), comme l'indique l'inscription latine : HIC ROS STILLAT
+IN VELLERE, « que la rosée coule goutte à goutte sur la toison » ; rosée que le jeune héros, recueille dans une coupe
+(CONCA).
+
+
+ Par sa forme en quart de cercle redenté, la plaque devait faire partie d'une composition émaillée plus importante à
+portée typologique, de forme polylobée autour peut-être de la figure de la Vierge Marie (Swarzenski, fig. 17). En
+effet, l'épisode de Gédéon et la toison, par le miracle de la toison humide de rosée sur un sol resté sec (1ère preuve) et la
+toison demeurée sèche sur un sol mouillé (2nde preuve), a été compris par les théologiens chrétiens comme une
+préfiguration de la virginité mariale.
+
+
+ En 1958, Swarzenski a rapproché la plaque du Palais des Beaux-Arts de Lille
+d'une autre plaque conservée au Museum of Fine Arts de Boston, illustrant l'épisode des Trois jeunes hébreux dans
+la fournaise (Livre de Daniel 3, voir l'Encensoir aux Hébreux du Palais des Beaux-Arts). Les dimensions, le style de la
+gravure et le type épigraphique des inscriptions de cet émail champlevé, d'une exceptionnelle qualité, renvoient à la plaque lilloise. Ces deux plaques pourraient avoir été associées, autour d'une
+ représentation de la Vierge à l'Enfant trônant, à deux autres types de la virginité de Marie : Moïse et le buisson ardent et
+ Daniel dans la fosse aux lions, telle qu'on peut le voir dans la miniature de l'Arbre de Jessé d'un légendier de l'abbaye de
+ Cîteaux du premier quart du XIIe siècle, illustré par un peintre d'origine mosane (Swarzenski, fig. 14 ; Yolanta
+ Zaluska, L'enluminure et le scriptorium de Cîteaux au XIIe siècle, Cîteaux, 1989 (Studia et documenta, 4), p. 219-221, cat.
+ 14).
+
+
Bibliographie
+
+
Swarzenski 1953, p. 157
+
Swarzenski 1958, P; 46-47, fig. 16
+
Kötzsche 1973, p. 205-206, fig. 16
+
+
+
Marc Gil, 2023
+
+
diff --git a/fr/collections/ethesaurus/pyxide-pediculee.html b/fr/collections/ethesaurus/pyxide-pediculee.html
new file mode 100644
index 00000000..c8b70b55
--- /dev/null
+++ b/fr/collections/ethesaurus/pyxide-pediculee.html
@@ -0,0 +1,70 @@
+---
+title: "Pyxide pédiculée"
+scene: "pyxide-pediculee"
+abstract: "Pyxide pédiculée"
+properties:
+ origine: Flandre ou Artois, v. 1215-1225
+ conservation: Saint-Omer musée Sandelin, inv. D. 41
+ dimensions: H. 16; D. 9,8 cm
+ materiaux: Cuivre martelé, gravé puis doré, filigranes à deux fils accolés, cabochons de verre
+ expositions: Paris 1965, n° 54, pl. 9; Nice 1982, document n° 14, p. 45-46; Saint-Omer 1992, cat. 3, p. 42-45; Paris 2013, cat. 90, p. 154.
+---
+
+
+
+
+
Historique
+
+ Retrouvée, avant 1854, dans l'armoire de la sacristie de l'ancienne cathédrale de Saint-Omer ; déposée au musée
+ Sandelin en 1991.
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+
État de conservation
+
+ Bon état général. Le sommet du couvercle possède un trou qui servait probablement à passer un anneau, afin de suspendre l'objet au-dessus de l'autel. À l'origine, un revêtement plein (verre, cristal ou cuivre) placé derrière le tambour, devait protéger les hosties consacrées (espèces eucharistiques).
+
+
+
+
Commentaire
+
+ Cette custode (boîte) cylindrique de cuivre doré, appelée pyxide ou réserve eucharistique, se compose d'un large tambour cylindrique, coiffé d'un couvercle articulé à charnières, en forme d'édicule à toit conique, en métal plein.
+
+
+
+ Elle repose sur un pied rond, d'où l'adjectif « pédiculé », orné de rinceaux de palmettes gravés en creux, d'un nœud circulaire aplati, enchâssé par deux collerettes feuillagées en relief. Dans sa partie supérieure, trois frises de petites arcatures ajourées en plein cintre se déploient, en alternance avec des bandeaux de cabochons de verre coloré et de rinceaux filigranés. Constitués de deux fils accolés et d'une seule granulation, ces filigranes ne sont pas sans rappeler ceux réalisés dans l'atelier de Hugo d'Oignies, moine orfèvre du prieuré du même nom, près de Namur (Belgique) : Musées de Arts Anciens, Oignies et l'orfèvrerie d'Hugo.
+
+
+ De par sa structure ajourée, l'œuvre appartient à un petit groupe de pièces de forme semblable, parmi lesquelles figurent les pyxides d'Aywières (vers 1225-1250, Bruxelles, Musées Royaux d'Art et d'Histoire, Inv. 2875), du Walters Art Museum de Baltimore, du musée d'Amiens, du trésor de Saint- Cunibert de Cologne et du musée de Cluny à Paris (Cl. 22860).
+
+
+ La fonction de ces objets - reliquaires ou réserves eucharistiques - a longtemps été débattue. La plupart des
+ chercheurs s'accordent pour les considérer comme des pyxides destinées à conserver les hosties consacrées.
+
+
+ Cependant, il est possible que certaines d'entre elles, munies d'un cristal leur conférant alors la valeur de monstrance, aient pu dès l'origine ou à un moment de leur histoire avoir conservé des reliques. Ce n'est pas le cas de la pyxide de Saint-Omer. En effet, par la forme d'une tourelle surmontée d'un toit conique et ajouré, elle évoque l'architecture du Saint-Sépulcre de Jérusalem, telle que les Occidentaux se le représentaient à l'époque. Par ailleurs, la présence du trou au sommet de ce toit servant à passer un anneau de suspension, renvoie aux custodes eucharistiques de cette forme que l'on avait pris l'habitude de suspendre au-dessus de l'autel, depuis au moins le XI e siècle. Des exemples en sont attestés localement en Artois et en Picardie (Puys d'Amiens de 1502 (Le sacre de Louis XII), Paris, musée de Cluny, inv. Cl. 822a, ill. détail de la suspense eucharistique au-dessus de l'autel).
+
+
+
+
+
+
+ Le style du décor (motifs gravés et filigranes simples) situe l'exécution de l'objet dans les deux premières décennies
+ du XIII e siècle, probablement par un orfèvre local.
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+
Bibliographie
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+ Guy Blazy (dir.), Trésor des églises de l'arrondissement de Saint-Omer, cat. d'expo. (Saint-Omer, Musée Sandelin, 1992), Saint-Omer, 1992, cat. 3, p. 42-45 (notice Élisabeth Taburet-Delahaye)
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