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<titleStmt>
<title>Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843</title>
<author key="Bignan, Anne (1795-1861)" ref="https://data.bnf.fr/fr/12437702/anne_bignan/">Anne Bignan</author>
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<edition>OBVIL</edition>
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<name>Claire Bégards</name>
<resp>OCR et stylage</resp>
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<name>Chayma Soltani</name>
<resp>Structuration et encodage TEI</resp>
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<publisher>Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL</publisher>
<date when="2015"/>
<idno>http://obvil.sorbonne-universite.fr/corpus/moliere/critique/bignan_epitre-a-moliere/</idno>
<availability status="restricted">
<licence target="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr/">
<p>Copyright © 2014 Université Paris-Sorbonne, agissant pour le Laboratoire d’Excellence « Observatoire de la vie littéraire » (ci-après dénommé OBVIL).</p>
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<bibl><author>Anne Bignan</author>, <title>Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843</title>, <pubPlace>Paris</pubPlace>, <publisher>Saint-Jorre libraire</publisher>, <date>1843</date>.</bibl>
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<date when="1843">1843</date>
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<div>
<epigraph>
<p>Rien ne manque à sa gloire.</p>
</epigraph>
<l>De la nature humaine immortel interprète,</l>
<l>Comédien, penseur, philosophe, poète,</l>
<l>Qui, planant de si haut sur l’univers moral,</l>
<l>Gai comme Rabelais, profond comme Pascal,</l>
<l>Des mœurs que châtiait ta verve satirique,</l>
<l>Traças pour tous les temps la peinture historique,</l>
<pb n="4" xml:id="p4"/>
<l>Ô Molière ! Vrai sage et hardi novateur,</l>
<l>Qui, même en imitant, demeuras créateur,</l>
<l>Tu parus sur la scène où ton astre domine,</l>
<l>Entre le vieux Corneille et le jeune Racine.</l>
<l>Glorieux ornement du siècle des grandeurs,</l>
<l>Tu brillas dans ces jours de royales splendeurs.</l>
<l>Où, Louis, rassemblant la France dans Versailles,</l>
<l>Régnait, maître absolu des arts et des batailles.</l>
<l>Son trône à l’univers commandait le respect.</l>
<l>Tout n’offrait pas pourtant un sérieux aspect.</l>
<l>La Fronde, dans ses jeux parodiant la Ligue,</l>
<l>Jusques au dénouement de sa bizarre intrigue</l>
<l>Déroula devant toi son long imbroglio,</l>
<l>Spectacle pour Thalie apprêté par Clio,</l>
<l>Et de ton <hi rend="i">Étourdi</hi> dans ce drame frivole</l>
<l>Tu vis plus d’un acteur anticiper le rôle.</l>
<l>En contrastes fécond, le siècle où tu naquis,</l>
<l>S’il eut ses grands héros, eut ses petits marquis,</l>
<l>Ses faux savants gonflés de leurs minces mérites,</l>
<l>Ses méchants écrivains, ses dévots hypocrites.</l>
<pb n="5" xml:id="p5"/>
<l>Gloire à toi qui, de front attaquant ces travers,</l>
<l>Les atteignis des coups d’un implacable vers !</l>
<l>De Scapin ou d’Alceste empruntant le visage,</l>
<l>Tu divertis la foule et fis penser le sage.</l>
<l>Modèle inimitable, es-tu mort tout entier,</l>
<l>Laissant mille bâtards et pas un héritier ?</l>
<l>Parmi nous des fâcheux, des sots et des avares</l>
<l>Les types sont communs, mais leurs peintres sont rares.</l>
<l>Dans l’art de juger l’homme et de le définir</l>
<l>D’avance ton génie a vaincu l’avenir.</l>
<l>Mais je songe à quel prix tu conquis cette gloire</l>
<l>Dont les tardifs rayons couronnent ta mémoire.</l>
<l>Méconnu de son siècle, un grand homme souvent</l>
<l>N’expia que trop cher le tort d’être vivant.</l>
<l>Tu vécus sérieux, toi qui nous fais tant rire.</l>
<l>Austère philosophe armé de la satire,</l>
<l>Des secrets dont les yeux creusaient la profondeur,</l>
<l>Tu ne pus sans tristesse observer la laideur,</l>
<l>Et puis, le sort cruel, pour tourmenter ta vie,</l>
<l>Déchaîna deux démons, la Béjart et l’envie.</l>
<l>De l’hôtel Rambouillet le héros favori,</l>
<l>Cotin, le grand Cotin, Boursault et Montfleuri</l>
<pb n="6" xml:id="p6"/>
<l>Lançaient contre tes mœurs d’injurieux libelles,</l>
<l>Ou même décriaient tes œuvres les plus belles.</l>
<l>Père désespéré, sous leurs coups triomphants</l>
<l>Tu faillis au berceau voir mourir tes enfants.</l>
<l>Paris demeura froid aux vers du Misanthrope.</l>
<l>En vain, pour te venger, l’arbitre de l’Europe,</l>
<l>Louis devant sa cour t’admirait hautement,</l>
<l>D’un public égaré cassait le jugement,</l>
<l>Vainqueur, se reposait du bruit de ses conquêtes</l>
<l>Aux accents de ta muse invitée à ses fêtes,</l>
<l>Et faisait, glorieux de s’égaler à toi,</l>
<l>Du fils d’un tapissier le commensal d’un roi.</l>
<l>En vain tu rencontrais pour auguste patronne</l>
<l>La faveur de Condé, l’amitié de Vivonne ;</l>
<l>En vain, quand du faux goût hardi persécuteur,</l>
<l>Ton bon sens le livrait aux ris du spectateur,</l>
<l>De la postérité devançant le suffrage,</l>
<l>Un vieillard t’applaudit et te cria : Courage !</l>
<l>Portant avec terreur un douloureux regard</l>
<l>Sur tes chefs-d’œuvre ; exemple et désespoir de l’art,</l>
<l>Victime de la haine et de la calomnie,</l>
<l>Peut-être as-tu douté de ton propre génie.</l>
<pb n="7" xml:id="p7"/>
<l>Rassure-toi ! Le temps dont tu subis l’essai,</l>
<l>Le temps vieillit le faux et rajeunit le vrai ;</l>
<l>Tu vivras donc toujours, et ton riche domaine</l>
<l>N’est pas moins éternel que la pensée humaine.</l>
<l>Le monde saluera l’autel monumental</l>
<l>Où ton culte renaît dans ton séjour natal.</l>
<l>Que ce tribut vengeur réjouisse tes mânes !</l>
<l>Jadis tes ennemis, dévotement profanes,</l>
<l>Te repoussant loin d’eux comme un de ces maudits</l>
<l>Qu’une austère consigne exclut du Paradis,</l>
<l>D’une tombe à regret t’accordèrent l’aumône,</l>
<l>Tandis que le Seigneur, qui juge et qui pardonne,</l>
<l>Tel qu’un père indulgent t’accueillait dans ses bras,</l>
<l>Et réparait là-haut tes affronts d’ici-bas.</l>
<l>Mais la raison triomphe et, n’en déplaise à Rome,</l>
<l>Un acteur aujourd’hui peut rester honnête homme,</l>
<l>À ses devoirs chrétiens consacrer ses loisirs</l>
<l>Et faire son salut en faisant nos plaisirs.</l>
<l>La scène ne craint plus les foudres de l’Église ;</l>
<l>Paris qui te damnait, Paris t’immortalise.</l>
<pb n="8" xml:id="p8"/>
<l>Si tu voyais les Arts, courtisans de Louis,</l>
<l>Du faste de son règne esclaves éblouis,</l>
<l>Demander leur salaire à son royal caprice,</l>
<l>C’est le peuple à présent dont la main protectrice,</l>
<l>De ses dignes élus sanctifiant les droits,</l>
<l>Couronne les héros, les poètes, les rois.</l>
<l>L’or semble une faveur lorsqu’un seul le dispense ;</l>
<l>Donné par tous, est-il plus juste récompense ?</l>
<l>Qui donc te décerna ta grande ovation ?</l>
<l>Est-ce un prince ?… C’est plus, c’est une nation</l>
<l>Jalouse de payer dans sa reconnaissance</l>
<l>Deux siècles de plaisirs dont tu dotas la France.</l>
<l>Combien à ces tributs d’un vœu concitoyen</l>
<l>L’Académie ajoute en y joignant le sien !</l>
<l>Vois les quarante dieux réunis dans son temple</l>
<l>D’un fraternel respect donner l’auguste exemple ;</l>
<l>Si devant ton génie elle ferma le seuil</l>
<l>Qui conduit au repos du bienheureux fauteuil,</l>
<l>Pardonne ! sa justice, offrant à ta mémoire</l>
<l>D’un bronze mérité l’hommage expiatoire,</l>
<l>Veut d’un laurier posthume au moins te décorer,</l>
<l>Et s’honore elle-même en sachant t’honorer.</l>
<pb n="9" xml:id="p9"/>
<l>Dans la Ferté Racine, et dans Rouen Corneille</l>
<l>Renaissent, et Paris, ô comble de merveille !</l>
<l>Dresse ton monument près du funèbre lieu</l>
<l>Où deux modestes sœurs, deux servantes de Dieu,</l>
<l>Seules, la nuit, témoins de ton heure dernière,</l>
<l>À ta voix expirante unirent leur prière,</l>
<l>Quand des jeux de la scène au drame du trépas</l>
<l>Tu passais tout d’un coup, et devais faire, hélas !</l>
<l>En la déshéritant de ta gaîté hardie,</l>
<l>Pour la première fois pleurer la Comédie !</l>
<l>Tout un peuple ameuté, t’outrageant par ses cris,</l>
<l>D’un cortège bruyant d’insulte et de mépris</l>
<l>Poursuivit ton convoi ; maintenant, ô contraste !</l>
<l>La foule que transporte un zèle enthousiaste,</l>
<l>Avec des chants de fête, aux rayons d’un soleil</l>
<l>Orgueilleux d’éclairer ce pompeux appareil,</l>
<l>Inaugure le temple où ta gloire repose</l>
<l>Dans la solennité de son apothéose.</l>
<l>Ô d’un vaste chef-d’œuvre aspect harmonieux !</l>
<l>Là ce Génie ailé semble, du haut des cieux,</l>
<l>Déposant sur ta tête une double couronne,</l>
<l>Sacrer la royauté que l’univers le donne ;</l>
<pb n="10" xml:id="p10"/>
<l>Ici, cette fontaine, en jets toujours nouveaux</l>
<l>Épanchant le bienfait de ses limpides eaux,</l>
<l>Figure ta pensée abondante et profonde.</l>
<l>Source d’enseignements ouverte à tout le monde,</l>
<l>Où tant d’imitateurs, sans tarir son trésor,</l>
<l>Vinrent déjà puiser et puiseront encor.</l>
<l>Au centre ta statue apparaît sur un trône.</l>
<l>D’un poétique éclair ton visage rayonne ;</l>
<l>Voilà ton large front, ton œil contemplateur,</l>
<l>Des replis de notre âme intime scrutateur,</l>
<l>Tes deux épais sourcils que ta sage malice</l>
<l>Semblait froncer exprès pour effrayer le vice,</l>
<l>Tes lèvres d’où jaillit ce langage nerveux,</l>
<l>Qui, sans prudes détours disant ce que tu veux,</l>
<l>Fort comme ta raison, vrai comme la nature,</l>
<l>Reste du monde entier l’éternelle lecture.</l>
<l>Assis sur tes lauriers, du geste et du regard</l>
<l>Tu fécondes au loin le domaine de l’art,</l>
<l>Et tu vois à tes pieds deux Muses que rassemble</l>
<l>Ce bas-relief surpris de les trouver ensemble.</l>
<l>Habiles à parler et la prose et les vers,</l>
<l>Quoique sœurs, elles ont des visages divers :</l>
<pb n="11" xml:id="p11"/>
<l>L’une a l’air plus pensif sans être sérieuse ;</l>
<l>Égayant les salons de son humeur rieuse,</l>
<l>Sur les amis de cour, le fat et le pédant</l>
<l>Elle aime à décocher le sarcasme mordant,</l>
<l>Attache un misanthrope au char d’une coquette.</l>
<l>Des mains d’un riche avare enlève sa cassette,</l>
<l>Ou, vengeant les saints droits de la société,</l>
<l>Écrase Don Juan sous son impiété,</l>
<l>Et démasque cet homme au regard faux et louche,</l>
<l>Qui, l’enfer dans le cœur et le ciel dans la bouche,</l>
<l>Cachant ses noirs projets sous un manteau chrétien,</l>
<l>Trompait tous les regards, tous, excepté le tien.</l>
<l>L’autre, dans son allure et libre et familière,</l>
<l>Du vieil esprit français pétulante écolière,</l>
<l>L’œil ardent, le pied leste, et l’air toujours dispos,</l>
<l>Amuse les passants de ses joyeux propos,</l>
<l>Transforme chaque scène en plaisante querelle,</l>
<l>Confond George Dandin, tourmente Sganarelle,</l>
<l>Enveloppe en riant Géronte dans un sac,</l>
<l>Lance la pharmacie au dos de Pourceaugnac,</l>
<l>Et, se moquant d’Argan sous sa robe d’hermine,</l>
<l>Dans un patois latin berne la Médecine.</l>
<pb n="12" xml:id="p12"/>
<l>Par quel secret, Molière ! As-tu su constamment</l>
<l>Offrir tant de sagesse avec tant d’enjouement !</l>
<l>Dans tes jeux les plus fous quelle raison t’anime !</l>
<l>Grâce à toi le bouffon est presque le sublime,</l>
<l>Et l’homme entier respire en ces cadres légers,</l>
<l>De ton malin pinceau caprices passagers,</l>
<l>Comme en ces grands tableaux pleins d’images si vives,</l>
<l>Des mœurs de ton époque admirables archives.</l>
<l>Tes ouvrages, voilà ton plus beau monument,</l>
<l>Et celui-là, scellé d’un éternel ciment,</l>
<l>Debout, environné d’universels hommages,</l>
<l>Aura pour piédestal l’appui de tous les âges.</l>
<l>L’autre qui maintenant, chef-d’œuvre somptueux,</l>
<l>Élève vers le ciel son front majestueux,</l>
<l>Par l’injure des ans dépouillé de son lustre,</l>
<l>Un jour ne sera plus qu’une poussière illustre.</l>
<l>Puisse-t-il, consacrant ta popularité,</l>
<l>Prouver longtemps du moins à la postérité,</l>
<l>Qu’aussi bien que la Grèce et l’antique Ausonie,</l>
<l>La France honore, excite, enfante le génie !</l>
<l>Eh ! qui ne sentirait à ton grand souvenir</l>
<l>Fermenter dans son âme un fécond avenir,</l>
<pb n="13" xml:id="p13"/>
<l>Et d’un divin transport sa lyre réchauffée</l>
<l>Frémir d’enthousiasme en touchant ton trophée ?</l>
<l>Ô prodige ! le bronze a paru tressaillir ;</l>
<l>J’ai vu de tes regards le feu sacré jaillir ;</l>
<l>Ta bouche s’est ouverte, et la sagesse même</l>
<l>Proclame par ta voix son oracle suprême :</l>
<l>« Ô poètes ! Dis-tu, sans crainte ni pitié</l>
<l>Que le vice insolent soit par vous châtié !</l>
<l>Vertueux délateurs, poursuivez le coupable,</l>
<l>Et que d’un coup mortel votre haine l’accable !</l>
<l>Mais qu’à son tribunal citant le genre humain,</l>
<l>Toujours votre justice ait la marotte en main.</l>
<l>Le monde, vieil enfant que notre fouet corrige,</l>
<l>Demande un précepteur qui gaîment le fustige.</l>
<l>Imitez-moi ; j’ai su divertir tour à tour</l>
<l>L’une aux dépens de l’autre et la ville et la cour.</l>
<l>La source du comique est loin d’être tarie ;</l>
<l>Le fonds n’en change pas, l’aspect seul en varie.</l>
<l>Ne pourrais-je aisément retrouver parmi vous</l>
<l>Et mes maris trompés et mes amans jaloux ?</l>
<pb n="14" xml:id="p14"/>
<l>Des Josse, des Agnès l’espèce est-elle éteinte ?</l>
<l>Trissotin n’est-il plus loué par Philaminte ?</l>
<l>Sous des noms différents n’est-il plus d’Harpagon,</l>
<l>N’est-il plus de Cathos au précieux jargon,</l>
<l>Et de monsieur Jourdain la race qui fourmille</l>
<l>N’a-t-elle pas toujours le même air de famille ?</l>
<l>Les fils à leurs aïeux ne ressemblent-ils point ?</l>
<l>Le frac a seulement remplacé le pourpoint.</l>
<l>S’il est quelques travers, que ma muse peut-être</l>
<l>Railleuse inexorable, empêcha de renaître,</l>
<l>J’en vois d’autres qui, pleins de force et de santé,</l>
<l>Menacent l’avenir de leur longévité.</l>
<l>Poètes ! Démasquez au nom de la morale</l>
<l>Tant de sots parvenus, couronnés de scandale,</l>
<l>Et des grandes vertus, source des grands talents,</l>
<l>Que mon exemple en vous excite les élans !</l>
<l>L’âme est l’ardent foyer où la verve s’enflamme ;</l>
<l>Un vers est toujours beau s’il vient d’une belle âme.</l>
<l>Travaillez, dût l’envie insulter vos travaux.</l>
<l>Le génie est en proie à de lâches rivaux ;</l>
<l>Tant qu’il respire encor, la haine le déchire,</l>
<l>Mais l’avenir le venge et l’univers l’admire.</l>
<pb n="15" xml:id="p15"/>
<l>Si des défauts puissants que je frappais au cœur,</l>
<l>Votre art désespérait de se rendre vainqueur,</l>
<l>Pour voir par la raison l’imposture abattue,</l>
<l>Relisez mon <hi rend="i">Tartufe</hi> au pied de ma statue.</l>
<l>L’un vous dira comment, suppléant à la loi,</l>
<l>La Comédie au vice inspire un juste effroi ;</l>
<l>L’autre comment les Arts, pour glorieux salaire,</l>
<l>Décernent au génie un culte populaire,</l>
<l>Et, fiers de partager l’encens de ses autels,</l>
<l>En l’immortalisant deviennent immortels. »</l>
<label>fin.</label>
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</TEI>